Baron
D’autre part, un rappel de vocabulaire au cas où :
– Image contone ou cliché simili : image qui contient des niveaux de gris ou des nuances de couleur. Elle doit être tramée pour reproduire ces nuances à l’impression. [Sa résolution apparente une fois imprimée est égale à la linéature choisie.]
– Image au trait : image qui ne contient que des aplats d’encres pures. C’est blanc ou c’est noir (ou toute autre teinte « pleine » imprimée avec une seule encre), il n’y a pas de nuance à reproduire. [Sa résolution imprimée est égale à celle du périphérique de sortie.]
– L’expression à tel veut dire qu’on ne fait pas intervenir le facteur d’agrandissement (facteur d’échelle)
Quelques chiffres et formules
+++++Résolution de scan (ou de création des images)
Résolution optimale (dpi) = linéature (lpi) x facteur d’échantillonnage (de 1,5 à 2*) x facteur d’échelle (%)
* comme expliqué plus haut par claude72
+++++Linéatures recommandées pour tramer des images à tons continus
1º selon le papier :
journal : 65-85 lpi
non couché : 100-133 lpi
couché mat : 133-170 lpi
couché brillant : 150-200 (300) lpi
2º selon le procédé d’impression :
offset : 65-200 (300) lpi
héliogravure : 120-200 lpi
sérigraphie : 50-100 lpi
flexographie : 90-120 lpi
Plus la linéature est basse, plus gros sont les points de trame.
Plus elle est élevée, plus les détails reproduits pourront être fins. (On parle de la forme, du dessin. Pas des couleurs
)
Toutefois, trop élevée pour un papier donné, les points seront flous et l’image imprécise et sans contraste.
D’autre part à une linéature donnée, la résolution du périphérique de sortie peut être insuffisante pour reproduire toutes les nuances de « gris » voulues. Il y a donc parfois un compromis à faire entre la taille des détails et le nombre de nuances de gris reproduits**.
+++++Nombre de nuances
Nombre de tons de gris = (résolution de sortie/linéature) au carré + 1
On voit donc que pour augmenter le nombre de tons possibles, il vaut mieux augmenter la résolution de sortie que la linéature. On considère que pour le confort de l’œil, il faudrait pouvoir reproduire une centaine de tons, sans quoi on perçoit des plages discontinues ou on confond les nuances.
** tentative d’explication pratique :
Prenons une feuille de papier quadrillé ordinaire (5 x5 mm2). Dans un centimètre carré, on peut colorier un, deux, trois ou quatre carreaux. On a donc quatre niveaux de gris, plus le blanc, pour chaque « point » de la trame.
Prenons à présent une feuille de papier millimétré. Dans le même centimètre carré, on peut colorier entre zéro et cent carreaux. On a donc 25 fois plus de nuances ; la linéature n’a pas changé (un point par centimètre ) et on peut reproduire toutes les nuances nécessaires.
Si on dessine une image au trait sur du papier millimétré , on a des « escaliers » d’un millimètre. Par contre, si on veut y représenter une centaine de nuances, on a des marches de un centimètre (éventuellement adoucies, arrondies par l’algorithme de remplissage de la cellule de trame, celui qui colorie) !
Si on veut une trame plus fine (pour mieux coller au profil de l’image à reproduire), ce sera au détriment du nombre de nuances possibles.
C’est pour cette raison que lorsqu’on utilise des périphériques de sortie basse résolution (imprimantes de bureau à jet d’encre ou copieurs numériques) et des papiers ordinaires, pour éviter d’utiliser une linéature trop faible, on préfère utiliser une trame à modulation de fréquence, qui imprime toujours des points de même taille, plus ou moins serrés selon le niveau de gris souhaité. Grâce à l’irrégularité apparente de placement des points, on ne voit pas la trame bien que la résolution (le nombre de détails reproduits) ne soit pas meilleure.
Malheureusement, chez l’imprimeur, le résultat est parfois moins flatteur
Une flasheuse à 1200 dpi permet de reproduire 145 nuances avec une trame de 100 lpi. Seulement 82 nuances avec une trame de 133 lpi.
Un copieur numérique à 600 dpi permet de reproduire valablement une image à tons continus avec une linéature de 60 lpi.
Par contre les images au trait (et donc la typo) auront une résolution satisfaisante.
À méditer lors de la création d’un projet à petit tirage
Claude
Contone est une abréviation de « continuous tone picture », c’est à dire « image à tons continus » (ou demi-tons). Ce sont les images avec des nuances de gris (ou de couleurs), qui ne peuvent être reproduite par une presse d’imprimerie qu’avec l’aide d’une trame : d’où la nécessité de prendre en compte la linéature de la trame qui sera utilisée à l’impression.
Dans Photoshop, ce sont les modes d’image « Niveaux de gris » et « CMJN » (+ RVB et Lab).
Les images « au trait » ou « Line-art » sont uniquement composées de traits noirs sur du papier blanc, sans aucune nuance de gris, ni dans les traits, ni dans le fond. Il n’y a que deux possibilités : soit il y a de l’encre, soit il n’y a pas d’encre (et on voit le papier). Toute imprimante, flasheuse, presse offset est capable de reproduire facilement ces deux états, donc ces images n’ont pas besoin de trame et leurs pixels sont imprimés tels quels. Dans Photoshop, c’est le mode « Bitmap ».
(je fais un peu de copier/coller d’un autre post)
Le mot mot « bitmap » a en français deux sens… il désigne :
– les images de type bitmap, c’est à dire les images composées de pixels, essentiellement créées par Photoshop, les TIFF par exemple (par opposition aux images vectorielles) ;
– les images en mode bitmap dans Photoshop, qui sont aussi des images de type bitmap, donc composées de pixels, mais dont les pixels sont exclusivement noirs ou blancs : on parle aussi d’images « au trait » ou de « line-art » ou d’image « 1 bit » (puisque chaque pixel est codé sur 1 bit).
Ceci étant précisé, oui : une image quadri de type bitmap (donc faite par Photoshop) est une image contone.
[edit] je me suis fait doubler par mon ami Baron…
Trois petites précisions :
1- « Image au trait … Sa résolution imprimée est égale à celle du périphérique de sortie. »
Seuls les éléments vectoriels sont imprimés toujours exactement à la résolution du périphérique de sortie.
Les images « au trait » sont imprimées à leur résolution, telle qu’elle est définie dans Photoshop et modifiée par l’échelle. Dans le cas où si cette résolution est supérieure à celle du périphérique de sortie, l’image est imprimée à la résolution du périphérique de sortie.
2 – Dans les trames à modulation de fréquence il y a aussi une très légère variation du diamètre du point imprimé, qui améliore « l’irrégularité apparente de placement des points ».
3 – Même avec une résolution de 1440 dpi, une imprimante jet-d’encre ne fait que un peu moins d’une centaine de nuances de chaque primaire : c’est pourquoi de plus en plus d’imprimantes jet-d’encre utilisent un cyan-light et un magenta-light pour augmenter le nombre de nuances reproductibles.